- pour un usage conforme à l’étiquette, c’est-à-dire inhalation de faibles doses de nitrites d’alkyle émis dans l’air d’une pièce propre à partir d’un flacon ouvert, le Manuel de diagnostic et de traitement de Merck signale un risque insignifiant associé à l’inhalation17. Et en 2007, les recommandations du gouvernement britannique sur la nocivité des alkyl nitrites les placent, s’il n’y a pas mésusage du produit, parmi les moins nocifs des drogues dites « récréatives »18. Cependant le produit est rarement consommé conformément à ces recommandations ;
- l’association de poppers, source de nitrite permettant la formation de monoxyde d’azote19, et de Viagra, inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5, est contre-indiquée. Les deux produits sont hypotenseurs et peuvent entraîner une chute rapide de tension, un collapsus circulatoire, et des risques cardiaques parfois fatals6,20 ;
- chez la femme enceinte, le popper franchit la barrière placentaire ; il a été identifié comme facteur de causalité pour certains syndromes du bébé bleu (méthémoglobinémie)21 ;
- le produit, très volatil, est inflammable et potentiellement explosif (au contact du feu).
On distingue des effets de court et long termes :
Toxicité aigue, effets indésirables à court terme
- Avaler des poppers (plutôt que d’inhaler les vapeurs) peut provoquer une cyanose/méthémoglobinémie, une perte de conscience, un coma et des complications entraînant la mort7,22,23,24,25. L’aspiration accidentelle de nitrites d’amyle ou de butyle peut provoquer une pneumonie lipoïde26 (au moins 12 cas de morts dues à l’ingestion de poppers ont été signalées par la littérature médicale entre 1997 et 2017, tous attribuées aux nitrites d’alkyle)4). D’autres effets adverses possibles sont :
- vertiges voire malaises6 ;
- perte de mémoire à court terme ;
- maux de tête et nausées6 ;
- irritations des muqueuses, dont les muqueuses nasales ;
- brûlures des muqueuses et de la peau autour des narines et de la bouche en cas de contact direct avec le produit ;
- hyperthermie ;
- vasodilatation6 ;
- augmentation du rythme cardiaque6 ;
- baisse de la pression artérielle ;
- augmentation de la pression interne de l’œil (glaucome)6 ;
- lèvres bleues, teint pâle et ongles violet foncé ;
- méthémoglobinémie, parfois mortelle ;
- une intoxication peut survenir en synergie avec certains médicaments (Bupropion par exemple27).
Toxicité chronique
L’utilisation répétée du poppers peut engendrer à long terme :
- asthme, bronchite (et même à court terme, voire au 1er usage pour les personnes déjà asthmatiques) ;
- une dépression respiratoire ;
- un endommagement des cloisons nasales avec irritation souvent suppurante des muqueuses : dermatose faciale avec formation de croûtes jaunâtres (poppers dermatitis)6 ;
- hémolyse6 ;
- une corrélation a été souvent évoquée avec le sarcome de Kaposi, sujette à caution, ainsi : « Parce que le développement de sarcome de Kaposi est largement lié au facteur de croissance endothélial vasculaire et ses récepteurs, le prétendu lien entre l’inhalation de nitrites et Sarcome de Kaposi peut s’expliquer mécaniquement par le biais de la stimulation de l’expression du facteur de croissance endothélial vasculaire par ces substances. »28,29 ; c’est-à-dire que le développement de sarcomes est lié au facteur de croissance endothélial vasculaire, et ce dernier est effectivement stimulé par l’usage de poppers, cependant cela ne semble pas suffire à démontrer un véritable lien causal (sous réserve) ;
- dans les études sur les animaux, les poppers se sont révélés être mutagènes et cancérogènes30 ;
- des troubles ophtalmologiques (cas de maculopathies), de plus en plus fréquents, sont relatés par la littérature médicale31, avec pertes visuelles dues à une dégradation des cellules photoréceptrices de la rétine32, réversible33,34. Et des poppers dans lesquels des analyses chimiques poussées n’ont pas trouvé de contaminants externes semblent néanmoins présenter une toxicité pour l’œil et en particulier pour la fovea4 ;
- dépression passagère de l’immunité par le nitrite d’amyle, notamment en détruisant des lymphocytes T35, ce qui l’a fait soupçonner d’être un des facteurs du SIDA36.
Un travail (non revu par des pairs) d’analyse d’une partie de la littérature scientifique sur les poppers par Cameron Schwarz37 suggère que cette littérature pourrait avoir surestimé les risques induits par les poppers sur la santé, à cause d’un biais d’interprétation, venant du fait que les universitaires peuvent être inconsciemment soumis à des stéréotypes à la fois sur les hommes homosexuels et sur les consommateurs de drogues, à des émotions38, une difficulté à prendre en compte le sujet du plaisir ou de certains bénéfices39 lié aux drogues40 ou leurs préjugés, ce qui aurait entraîné, selon Schwartz une exagération des risques liés aux poppers au fil du temps37.
Les dangers liés à la consommation de nitrites sont peu nombreux.
- Consommation trop importante :
- Si sa consommation est trop soutenue lors d’une soirée, des croûtes jaunes peuvent apparaitre. La solution est de réhydrater la peau avec une pommade à base d’aloe vera.
- Des maux de tête peuvent aussi survenir.
- Personnes à risques :
- Femmes enceintes et allaitantes
- Personnes mineures
- Personnes sous traitement médical ou en mauvaise santé